Ariette Dugas, née le 22 juillet 1941, est la fille de Julie Granpré Molière, traductrice et de Jean Josipovici, médecin.
Enfance nomade et chaotique (0 à 10 ans, 1941-1951)
Nourrie au lait de la peur, (c’est la guerre), Ariette vit successivement à Marignier, Grésy-sur-Isère, Marignier à nouveau, Vence, Barbizon, Rhoon, Utrecht, Bilthoven…Son terrain d’aventure se partage entre amis, livres, dessin, peinture, animaux, nature. Prélude à une vie mouvementée, sans port d’attache où le seul «ancrage» serait la couleur, l’encre et les livres.
Adolescence vagabonde (11 à 18 ans, 1952 - 1959)
Adolescence ludique au Lycée Montessori de Zeist (Pays-Bas). Elle y découvre la culture et les arts sous toutes leurs formes ainsi que le hokey sur gazon. Dans ce lycée il n’y a ni notation, ni compétition, ni sanction. Chaque élève y est habité par le désir de donner le meilleur de lui-même. Là-bas, liberté de pensée et d'action sont la règle mais toujours dans le respect de l’autre. Elle nourrit alors quelques projets d’avenir: danseuse étoile, peintre célèbre, écrivain à succès et psychiatre…
Hélas, pour des raisons familiales elle est expédiée en classe de seconde comme pensionnaire au lycée Victor Duruy à Paris. Cest la rencontre avec des esprits étriqués, des pionnes ultra sévères qui n’acceptent pas sa liberté d’être. L'absence d’hygiène y est surprenante (une douche hebdomadaire… ). Intrigues de dortoirs, « colles » le week-end, fouilles de casiers, le tout dans un espace morne et poussiéreux. Parallèlement, découverte de Paris (la plus belle ville du monde) et rencontre avec des personnes extraordinaires ainsi que de nouvelles amitiés encore présentes aujourd'hui
Études et premiers emplois (19 à 30 ans, 1960 - 1971)
Etudes au Lycée Technique de Sèvres dans le dessein d’entrer à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. Pour payer sa chambre de bonne Ariette fait des petits boulots (vendeuse d’objets d’art, figurante cinéma, surveillante demi-pension, hôtesse d’accueil au théâtre de l’Est Parisien et dans divers Salons (elle est tri-lingue), enquêtrice IFOP. Et, souvent la nuit elle fait des traductions de Néerlandais. (Berlitz et autres agences de traduction).
Après son mariage, elle quitte les Beaux-Arts, trouve un emploi de styliste à Dessin Opéra, continue à faire des traductions et commence à écrire pour la jeunesse. Ses contes font l’objet d’une émission de télévision sur TF1 (produite par Armand Jammot.).
Ensuite, parce qu’un bébé est né et qu’elle veut rester auprès de lui, elle devient styliste free-lance et rédactrice pour un catalogue de vente à distance.
Elle participe étroitement aux travaux créatifs initiés par son mari Denis Dugas, illustrateur, comédien et inventeur tous azimuts, Il imagine la Mode « Tatou » qui sera présentée au Salon du Prêt à porter Porte de Versailles. Crée le mouvement « Gron ». Produit des spectacles festifs et d’avant-garde avec Jean-Luc Aubert entre autres, Nouveau déménagement avec l’arrivée d’un deuxième bébé.
Envol et succès (31 à 42 ans 1972 - 1983)
Ayant enfin un grand espace, Ariette et Denis créent, fabriquent, écrivent et répètent sans contraintes d’horaires ni de trajets et peuvent recevoir leur équipe. Naissent alors les « Pantosh’s » des marionnettes géantes aux allures de dinosaures, diplodocus et autres gentils monstres. Denis crée « Le petit Albert » un spectacle jeunesse avec marionnettes et comédiens. Télévision avec « Les Visiteurs du mercredi » produit par Christophe Izard. Commandes de marionnettes pour des émissions de variété (Carlos, Annie Cordy, Charlotte Julian, etc…), publicités et spectacles. Ayant un banc-titre à demeure ils font des films d’animation.
Mais les journées de 14 heures de travail auxquelles viennent s’ajouter la vie de famille provoquent un accident de santé. Ariette ne peut plus participer aux nuits de charrettes. Elle entreprend alors des études de graphologie à la SFDG et se consacre enfin à son but initial : la peinture.
Approfondissement de l’ensemble (43 ans à nos jours)
Les marionnettes, tels des ludions, refont surface de temps en temps. Ses travaux d’écriture couplés à la graphologie la mènent à la presse, l’édition, la radio, la télévision. Avec sa peinture, elle participe à de nombreuses expos de groupe dans diverses galeries et Salons jusqu’en 1994 où elle n’a plus d’atelier et cesse de peindre. (Sa dernière expo date de 1996). Divorce. Nouvel exil. Elle écrit pour l'édition et la presse, travaille comme directrice de collection, accompagne l'écriture de manuscrits, anime des ateliers d'écriture et retourne sur les bancs de l'Université afin de satisfaire ses curiosités et approfondir ses connaissances.
Et maintenant ?
Emerveillée d’être encore en vie, consciente d’avoir beaucoup butiné, elle fait son miel avec l’écriture de livres, de contes, de spectacles et anime des ateliers d’écriture.